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"Au calme mélancolique du lieu vient de se substituer un orage, un orage de questions mais surtout de doutes...Platon nous a mis en garde contre cela. J'ai vu ce lieu sans m'en rendre compte, sans me rendre compte de ma place sans questionner le mémoire qui l'habite**".

'Leftover from the void' (Les Résidus du vide) concerne un projet artistique à grande échelle, commandé pour répondre à un besoin spécifique d'une communauté locale. Il s'est déroulé sur une période de deux ans à partir de 2017 dans la petite ville de Reichshoffen en Alsace française et s'est concentré sur la présence d'une synagogue vide du XIXe siècle. L'Alsace abrite une grande concentration de plus de 200 synagogues dont beaucoup restent vides et oubliées dans les petites villes et villages qui n'ont plus de communauté juive à servir. Les villes dans lesquelles ils se trouvent sont souvent confrontées à un dilemme quant à savoir quoi faire de ces bâtiments. Faut-il les laisser seuls ? Faut-il les rénover à grands frais ou les transformer pour répondre à des besoins plus actuels ? Comment engager les habitants dans leur présent et leur avenir ?  Comme pour le destin de la communauté qu'il a servi et avec la montée de la politique nativiste et de l'antisémitisme dans la région, ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne disparaisse complètement à la fois physiquement et de la mémoire collective.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le projet impliquait des recherches d'archives, des consultations et des visites avec des résidents locaux, des politiciens, des archéologues, des universitaires, des historiens régionaux, le conseil départemental juif, des écoles et des entreprises locales. À partir de là, il a été identifié que, fondamentalement, la sensibilisation présentait le plus grand défi. Malgré son emplacement au centre de la ville, les habitants qui avaient vécu à proximité toute leur vie n'avaient aucune connaissance de son existence ni de la raison de sa présence. Suite au projet, des discussions ont eu lieu avec la municipalité en vue de sécuriser l'avenir des bâtiments de manière à répondre aux besoins actuels de la communauté locale tout en préservant son histoire. 

 

Le projet a été renforcé par  témoignages de courts métrages,   photographies en édition limitée , des textes , un catalogue et une installation artistique d'une durée de six mois in situ sous la forme d'une intervention architecturale .

L'installation artistique reconstitue les reflets de la lumière du soleil qui pénètrent à travers les remarquables vitraux d'inspiration islamique. La lumière du soleil semble être projetée naturellement sur le sol mais sans l'utilisation de projecteurs. La lumière s'estompe et grandit comme au passage d'un nuage fugace. A un moment donné, des médiateurs placent des volets au-dessus des fenêtres mais plutôt que d'enlever la lumière du soleil, celle-ci reste en place. L'installation interagit également avec les objets trouvés et les reliques du bâtiment. Un par un, ils sont retirés de leurs socles tandis que leurs ombres supposées restent inchangées.

vandalised jewish cemetary france alsace

Pierres tombales vandalisées dans la région à l'époque du projet

Images de pré-installation de la synagogue

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